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Univers Biblique: Etudes, Foi et Actualisation

20 juillet 2013

Gardiens d’une prison vide

On peut posséder le pouvoir et passer pour un insensé. Apprenons-nous jamais du passé ?

 «Nous avons trouvé la prison soigneusement fermée, et les gardes en faction devant les portes; mais quand nous avons ouvert, nous n'avons trouvé personne à l'intérieur.» (Actes 5:23 TOB)

 Chaque fois que nous contraignons, chaque fois que nous exprimons ou exerçons notre désir de contrôler les idées et les actions des gens, nous ne le savons peut-être pas, mais nous nous tenons déjà devant la porte verrouillée d’une prison vide. Le pouvoir du changement est si grand que nous ne pouvons tout simplement pas nous dresser contre, à moins de passer pour un imbécile. Voulez-vous défier cette règle et jouer les geôliers? Très vite, vous vous rendrez compte que vous avez perdu votre temps à veiller sur une cellule vide. Et, (quelle honte!), Vous ne le saurez qu’après que les gens ait ri autour pendant un moment.

Jailer

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9 février 2013

HEBREUX 6:4-6 : IMPOSSIBLE REPENTANCE ?

Ce texte s’insère dans une section présentant le danger de l’apostasie (Heb 5 :11-6 :12). La section en elle-même s’ouvre par la présentation du besoin de croissance (5 :12-6 :1[et il faut déjà remarquer la redondance des termes « enseignement » et « parole »]) ; faisant un contraste avec l’état d’enfance, non aguerri à l’enseignement de la justice (5 :13).

Ce n’est donc qu’une suite logique de lire l’apostasie dans les versets suivants : ne pas grandir spirituellement est une équivalence à un retour en arrière ! La notion de retour en arrière est contenue dans le verbe « parapiptô » employé comme participe au verset 6 (traduit en français par tombé, LSG). Ce verbe dans son sens premier peut se traduire par « tomber à côté », «se dérouter», d’où la notion de « s’apostasier ».

Revenons au verset 4 où l’auteur présente la notion d’impossibilité. Le mot est « adunatos » (c’est un adjectif ici) est constitué du mot « dunatos » (adj. Capable ; subs. Celui qui est capable) préfixé du privatif « a-». L’expression devient donc « incapable » quand c’est un adjectif et souvent au substantif il prend le sens de « impossible ».

Le fait est que la traduction de « adunatos » dans notre texte est un peu compliquée pour le français car l’adjectif est au singulier et il est au neutre tandis que les mots qui suivent sont à d’autres cas ; plus clairement dit l’adjectif ne qualifie rien qui se trouve dans les phrases qui vont suivre. De plus il est en début de phrase. Cet adjectif à lui seul contient donc une idée verbale et on peut lui soupçonner aussi une idée de substantif. S’il fallait traduire littéralement on dirait : « Impossible à ceux qui ont été une fois éclairés… ».  La seule idée ayant un sens en français est d’employer « impossible » au lieu de « incapable ».

Que veut globalement dire le texte ? Il est impossible à ceux qui s’apostasient après avoir été préalablement éclairés de renouveler (le verbe est à l’infinitif dans le texte) leur repentance.

Remarquons un phénomène : « Il est impossible, à ceux qui une fois ont été illuminés, qui ont goûté au don céleste, qui sont devenus participants de l'Esprit Saint, qui ont goûté la belle parole de Dieu et les forces du monde à venir, et qui sont tombés, de renouveler la repentance » : Il y a un fort soulignement de l’exposition aux forces du bien et de consolidation !

Dans son argumentaire Paul met l’emphase sur le processus par lequel on consolide les acquis de la vie : (1) Etre illuminé = gouter la belle parole de Dieu (2) gouter le don céleste = gouter les forces du monde à venir (3) devenir participant de l’Esprit Saint = gouter les forces du monde à venir. Une idée parallèle à ce mouvement se trouve dans Ephésiens 1 :13-14.

Il faut déjà remarquer que Paul ne parle pas de l’impossibilité de salut mais de la repentance, très probablement parce que c’est le seul domaine où on a le libre arbitre, Dieu ne peut nous y forcer. De toute évidence, Paul veut monter qu’aller aussi loin dans l’exposition aux choses célestes pour s’apostasier par la suite rend la repentance impossible.

Est-ce une exagération ? On pourrait le penser si on tient compte du fait qu’il veut tout simplement mettre en garde contre l’apostasie et aussi que rien n’est impossible à Dieu. Je pencherai néanmoins pour le cas inverse en disant que Paul n’est pas le seul à présenter les cas d’une impossibilité de repentance. Il existe bel et bien des chemins de non-retour (Mt 12:31-32 ; 1Jn 5 :16-17) et on doit faire attention d’y tomber.

Une lecture globale et contextuelle montre bien que Paul n’exprime pas une sorte de cynisme spirituel, pas plus qu’il n’inspire le désespoir en cas de faute morale. Il a déjà trop fait dans son exposé de montrer que la repentance et le salut sont possibles en Jésus (cf. Heb 4:16). Ce qui rend d’ailleurs « l’impossibilité » de la repentance si résonante est que l’éclairage de Dieu, la parole de vérité, le Saint Esprit et le gouter des réalités célestes sont des dynamiques de croissance si puissants qu’il est difficile pour celui qui y persévère de s’apostasier. Si une telle apostasie arrive, il n’y a pas d’autre remède disponible, la repentance est tout simplement impossible.

 

5 janvier 2013

QUE SIGNIFIE «SANCTIFIER» ?

Le verbe “sanctifier” est traduit de l’Hébreuqadash qui a à la base l’idée de mise à part ou d’exclusivité. Il prend donc le sens de «consacrer» ; «être saint» ; «dédier», etc. Il s’applique aussi bien à Dieu aux hommes qu’aux choses. Le grec a généralement traduit qadash par «hagiazô». Ce mot qui a largement été influencé par la signification deqadash et qui est presqu’exclusivement biblique a aussi les deux sens de  qadash à savoir (1) reconnaître la «vénérabilité » ou l’exclusivité de quelqu’un ou d’une chose et (2) séparer du profane pour être dédié ou consacré à un usage exclusif.

Quand le terme sanctifier s’applique à Dieu, il célèbre son éminence, sa «vénérabilité,» son exclusivité et son «incomparabitité.» (cf.Es.23:29 ; Eze 38 :16 ; Mat.6.9). Appliqué aux hommes et aux choses, il a plus généralement le sens de mise à part pour un usage sacré (cf. Gen.2:3 ; 2Chr.36:14 ; Ex.13:2).

C’est un fait observable que de même que Dieu déclare que c’est lui qui sanctifie (Ex.31:13) , de même il requiert que la sainteté passe par un certain nombre de choses parmi lesquelles l’observation de sa loi (Ex.19:5-6) et un certain nombre d’autres aménagements matériels (Lév.11:45-47 ; 1Pierre 2:9-12). Il est tout aussi à noter que le verbe « sanctifier » s’emploie aussi dans des contextes de d’idolâtrie et de transgression de la loi de Dieu (2Rois 10:20 ; Es.66:17).

« Puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu'il est écrit: Vous serez saints, car je suis saint » (1Pierre 1:15-16).

1 janvier 2013

TROUVER LE SENS

Que puis-je bien vous souhaiter en ce début d’année, vous que j’aime tant ? D’abord, à quoi bon ce rituel ? Avec les années qui passent, j’en suis venu à relativiser le passage d’une année à une autre. Plusieurs faits ont contribué à cet état de choses. D’abord la computation du temps : le passage d’une année à une autre est

Fleur

une convention par laquelle l’on a décidé du moment où une année doit commencer. Les faits naturels n’y sont pour rien, on peut décider de commencer l’année un autre jour que le 1er janvier et après 365jours ¼ on sera dans une autre. D’ailleurs, plusieurs computations parallèles à celle que nous utilisons existent.

Mais la computation du temps ne m’est pas un problème du tout ; je ne trouve rien de mal à commencer une année le 1er janvier et la finir le 31décembre. Ce qui m’est apparu comme une farce au fil des ans est cette naïveté à croire que le passage d’une année à une autre avait un effet magico-spirituel par lequel tout le passif d’une année était expié et cédait la place à un monde meilleur. J’y ai cru pendant des années ! Comme si le simple changement d’une année à une autre apportait quelque chose de définitivement positif. Oh que non ! Avec le passage des années—et je l’ai encore expérimenté cette nuit—les problèmes qui étaient insolubles le 31 décembre à 23h59 n’ont pas subitement trouvé de solutions à 00h01mn le 1er janvier ; les malades n’ont pas subitement trouvé la guérison ; les pauvres du 31 décembre ne sont pas devenus riches le 1er ; bref les peines d’hier ne se sont pas muées en joies juste à cause du passage de l’an.

Non seulement j’ai mis du temps à comprendre ce phénomène, mais j’en suis arrivé à me demander pourquoi l’on continue à fonder tant d’espoir et à faire autant d’investissements sur la venue d’une nouvelle année. N’est-ce pas de la comédie tout simplement ? Pour sûr ce n’est pas seulement le besoin de festoyer car on peut faire la fête un autre jour.

Mon réquisitoire à la fin de mes réflexions est que l’on ne doit pas arrêter de fêter le passage d’une année à l’autre car une fête n’a rien de vicieux en elle-même. On doit cependant essayer de trouver un sens à cet évènement pour que l’on ne continue pas à se berner d’illusions et voir à la fin de l’année que les résolutions et les bons vœux du début de l’an ne se sont pas réalisés par eux-mêmes et qu’une année se termine toujours avec un certain passif.

Ce que j’ai fini par comprendre, et je m’en veux de ne l’avoir pas saisi plus tôt, est que l’espoir que nous fondons sur la nouvelle année est en relation avec notre nature. Nous soupirons après un monde meilleur, une société sans malades, sans larmes ; nous rêvons d’un monde de bonheur et consciemment ou insciemment, nous investissons cet espoir dans les formules de vœux de nouvel an. Que cela soit ! Car une formule de vœux est aussi une bénédiction et cela peut changer une vie.

Mais mieux, que chaque nouvelle année puisse se tenir comme le symbole du moment où le rêve enraciné dans notre inconscient et dans notre foi deviendra réalité ; symbole du moment où nous passerons non plus d’une année à une autre mais d’un système de vie à un autre, système dans lequel les années seront perdues dans le décompte de l’éternité. Que le passage du nouvel reste le symbole du moment où Dieu délivrera le monde de ses misères.

Un auteur inspiré a mieux indiqué cette réalité de notre espérance en disant : « Nous le savons en effet: la création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l'enfantement. Elle n'est pas la seule: nous aussi, qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons intérieurement, attendant l'adoption, la délivrance pour notre corps » (Romains 8:22-23).

Le passage du nouvel an doit donc rester cela, le rapprochement du retour du Christ ; l’attente du « tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus; il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu » (Rev 21:3-4).

Et en attendant alors ? La routine ! Cette année sera comme les autres, faite de hauts et de bas, de larmes de tristesses et de larmes de joies ; d’échecs et de succès ; de pertes et de gains… Avant la venue du Christ, rien ni personne ne doit nous tromper en nous promettant que ce monde ci deviendra autrement meilleur ; toute proposition de cette nature n’est qu’illusion.

Nous devrons accepter de vivre les pieds sur terre bien que la tête au ciel. « Pour nous, notre cité se trouve dans les cieux, d'où nous attendons ardemment, comme sauveur, le Seigneur Jésus Christ, qui transfigurera notre corps de misère pour le conformer à son corps de gloire, avec cette force qu'il a de pouvoir même se soumettre toutes choses. Ainsi donc, mes frères bien-aimés … tenez bon de la sorte, dans le Seigneur » (Phil. 3:20-4:1)

Alors que vous souhaiter en ce début d’année ? Que le Seigneur nous aide à comprendre le sens le meilleur du passage d’une année à une autre et que nos espérances ne s’investissent pas dans ce qui est illusoire. Que notre meilleure résolution soit d’être chaque jour avec et plus près de Dieu. Je vous souhaite d’avoir le courage pour vaincre les épreuves qui ne manqueront pas. Je vous souhaite d’avoir de l’argent pour acheter ce qui est achetable et nécessaire à vos besoins ; de même que je vous souhaite d’avoir le Saint-Esprit avec vous qui peut vous donner ce que l’argent ne peut vous procurer ; ce qui n’est ni en vente ni en achat : le salut, la foi, la santé, la paix, l’amour, le bonheur... Oui, je vous souhaite la joie de vivre dans le Seigneur en attendant sa venue !

Et ceci n’est pas un simple vœu, c’est une bénédiction : Bonne Année 2013 !

26 décembre 2012

COMMENT TRADUIRE "TA HAGIA" DANS HEBREUX 9:12?

 

En général, les versions sont divisées dans la traduction du pluriel neutre ta hagia dans ce texte. Et Louis Segond, avec Français Courant a suivi la majorité des traducteurs anglophones en traduisant par "lieu très saint". Deux versions francophones de grande importance ont choisi un mot différent:

TOB  Hebrews 9:12 « et par le sang, non pas des boucs et des veaux, mais par son propre sang, qu'il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire et qu'il a obtenu une libération définitive. »

FBJ  Hebrews 9:12 « entra une fois pour toutes dans le sanctuaire, non pas avec du sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle. »

La question se pose alors de savoir quel est le critère de traduction?

Le hagia est le pluriel neutre de l’adjectif hagios. Cet adjectif dans son sens générique signifie « saint » Le truc ici est qu’il peut être employé comme un substantif et étant au neutre il prend le sens de « chose sainte » ou de « lieu saint » Première étape : doit-on traduire « chose sainte » ou « lieu saint » dans Heb 9 :12 ? Puisque dans la phrase on a le verbe « entrer » (eiserchomai) et surtout la préposition directionnelle eis (vers) on doit manifestement choisir le sens de « lieu saint ». On pourrait donc traduire littéralement « il est entré dans les lieux saints » Mais là le problème s’aggrave : Que signifie ce pluriel ?

Deuxième étape : Doit-on laisser ce sens obscur de lieux saints ou alors le traduire par quelque chose de compréhensible. C’est alors qu’on fait appel à d’autres règles de la langue et de la traduction. L’expression plurielle ne faisant pas de sens, on applique à ta hagia un sens intensif par lequel un pluriel peut désigner un singulier. De ceci, on peut traduire les lieux saints par sanctuaire ou par lieu très saint.

Troisième étape : Peut-on traduire ta hagia par  « sanctuaire » ou par « lieu très saint » ? Il faut d’abord admettre que tous ces sens sont traductibles parce qu’existant. Le terme hagios s’appliquant au sanctuaire est très bien attesté dans le grec classique et les écrits hélléniques (Voir Theological Dictionary of the New Testament, Vol.1, p.88). Dans l’AT, issu très souvent de la traduction de qds, le sens de sanctuaire est aussi attesté (Lev 4 :6) et à l’intérieur du sanctuaire, le sens de lieu très saint est aussi attesté (Ex 26 :33-34). Ce dernier sens de lieu très saint apparait généralement sous la forme hagios tôn hagiôn.

Quelle est donc la règle à suivre dans la traduction ? Une lecture attentive du texte dans son contexte est plus que requise.

Comment est-ce que le terme hagios est traduit dans l’épitre aux Hébreux ? Esprit (2:4; 3:7; 6:4; 9:8; 10:15), les frères(3:1), les saints (6:10; 13:24), sanctuaire? (8:2; 9:1-2; 9:8, 24; 10:19; 13:11), Saint des saint/très saint? (Heb 9:3, 25), sanctuaire/Saint des Saint? (9:12).

La clé de traduction reste donc le contexte : Évaluons les différents contextes pour voir comment ça marche. Les contextes indiquant clairement le sanctuaire en tant qu’édifice global : tôn hagiôn est en relation avec skene dans 8 :2 et est vite compréhensible dans le sens de sanctuaire. De même l’expression hagiôn kosmikon dans Heb 9:1 ne peut être comprise que dans le sens de sanctuaire ; tout comme le verset 2 introduit à la notion de sanctuaire de façon globale puisqu’en relation aussi avec skene. Les mêmes choses peuvent être observées dans les contextes de 9:8, 24 ; 10:19 et 13:11. Globalement, on peut observer quand hagios est mis en relation avec skene, il prend le sens de l’édifice global que skene véhicule.

Par contre dans Heb 9 :3 il est évident que l’on est en présence du lieu très saint car il s’agit bien de l’endroit après le second voile et l’expression hagia hagiôn (saint des saint) est souvent plus consacrée à la traduction de lieu très saint. La même chose est évidente au verset 25 puisque l’on sait que la partie où le grand prêtre entrait une seule fois par an était le lieu très saint.

Que dire donc du verset 12 ? Une chose assez simple à remarquer est que la phrase commence au verset 11 et est dans la logique de l’élaboration comparative de la prêtrise du Christ par rapport à celle de la terre. Dans ce sens Christ est le Grand Prêtre officiant dans un tabernacle (skene) plus grand et plus parfait (verset 11) dans lequel il sert non avec le sang des animaux mais avec son propre sang pour l’obtention d’une rédemption éternelle (verset 12). Seulement, comme cela est déjà visible dans plusieurs versets que nous avons relevé, ta hagia a pris la place de skene au verset 12 et est directement en relation avec lui : Christ est entré une fois pour toutes dans le skene du verset 11 qui est ta hagia du verset 12 ; on est en face de la même notion et la traduction la meilleure serait celle de « sanctuaire. »

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17 décembre 2012

Se marier hors de sa foi rendrait-il plus heureux?

 Depuis la publication de mon livre La mixité qui fait problème : une réflexion sur les mariages interreligieux j’ai entendu, au cours des séminaires et des discussions informelles, de nombreux arguments en faveur des mariages interreligieux. La plupart de ces arguments en général son fallacieux.

Je voudrais présenter ici celui qui revient le plus souvent et qui semble être le plus sérieux parce qu’il touche à la question directe du bonheur dans le mariage. L’idée se présente comme suit : les couples engagés dans les mariages interreligieux seraient plus heureux que les couples intra-foi. Une/des étude(s) prouverai(en)t que les adventistes qui se marient entre eux sont moins heureux que les adventistes qui se marient hors de leur foi.

Cet argument parait solide mais il est tout aussi fallacieux que dangereux ! Voici quelques deux ou trois idées :

(1)   La fonctionnalité n’est pas critère de vérité

J’appelle le type d’argument soulevé « argument fonctionnel. » Son présupposé de base est que tout ce qui fonctionne bien détermine le bien. Si un mariage mixte marche bien, alors les mariages mixtes sont bien. Le problème avec ce type d’argument est qu’il retire tout élément moral et légal dans l’évaluation entre le bien et le mal.

 Ce type d’argument est populaire : « Si en étant homosexuel, je me sens heureux alors l’homosexualité est bien » ; « si les voleurs experts (au Cameroun appelés «feymen ») arrivent à voler des méchants riches sans mort d’homme et que cela les rende heureux, alors il n’y a pas de problème » ; ou encore « si je vais voir un diseur de bonne aventure (qu’on appelle marabout chez nous) et qu’il me donne une poudre, un charme ou autre talisman qui puisse m’aider à séduire, progresser dans la vie ou me protéger sans que cela porte atteinte aux autres, alors cela est bien. »

Quel est le problème avec ces idées ? Cela peut marcher, tout peut bien fonctionner et on peut être heureux mais un élément important crée problème. C’est l’élément moral et légal. En disant légal, je me réfère exclusivement à la volonté de Dieu. C’est ce que Dieu juge bon qui est bien, ce qu’il qualifie de mauvais, même si cela possède des vertus n’est pas bien ! Ce n’est pas la fonctionnalité d’une chose qui juge si elle est appropriée mais c’est son aspect éthique.

(2)   Quelle est la valeur du bonheur sans Dieu ?

Les fidèles qui se marient hors de la foi seraient plus heureux ? J’aimerai qu’on clarifie plusieurs points avant que j’y croie ; et voici deux d’entre ces points :

Premièrement, que vaut le bonheur sans Dieu ?  « Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme ? »  (Mar 8:36 NEG). Les hommes de foi suivront plutôt les traces de Moïse :

C'est par la foi que Moïse, devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon; il préféra être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir pour un temps la jouissance du péché; il regarda l'opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Egypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération.

Les hommes de foi regardent plus loin et ne se limitent pas à un bonheur limité.

Deuxièmement que vaut le jugement d’une personne qui a rejeté la volonté de Dieu ? En général, les personnes qui rejettent ce qui est clairement énoncé dans la Parole de Dieu sont ceux qui, à partir des études sociales, se prononcent sur la valeur de la conduite des croyants.  Les choses sont pourtant claires : « L'homme naturel n'accepte pas les choses de l'Esprit de Dieu, elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. » (1Co 2:14 NEG)

Il est temps que les croyants s’identifient comme des personnes qui acceptent la volonté de leur père céleste sans se laisser berner par des arguments qui sonnent bien à l’oreille mais qui ne résistent pas au jugement clair de la Parole de Dieu.

 

 

14 décembre 2012

Le contentement : vaincre la tentation d’être un océan

Le manque de paix est d’abord un état d’insatisfaction. En décrivant le cycle de la vanité, Salomon a remarqué que « Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est point remplie; ils continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent » (Eccl. 1:7). Ainsi en est-il de nous, êtres humains ; parfois nous faisons montre de la gourmandise des océans ; la moindre goutte d’eau qui retarde à nous venir est considérée comme un intolérable manque à gagner.

Très peu sont des personnes qui auront remarqué qu’il faut très peu de choses pour vivre. Côté fonctionnel à part, beaucoup de personnes ont déjà oublié qu’il y a quelques décennies, nous n’avions pas de téléphone portable, pas d’ordinateur portable, pas de télé portable et que sais-je encore de portable. Nous en sommes venus à croire que notre vie dépend de ces choses ! Oh que non ! Pour que nous vivions, et que nous vivions mieux d’ailleurs, nous avons besoin de bien peu de choses ! Paul dira « Profitable, oui, la piété l'est grandement pour qui se contente de ce qu'il a. Car nous n'avons rien apporté dans le monde et de même nous n'en pouvons rien emporter. Lors donc que nous avons nourriture et vêtement, sachons être satisfaits. » (1Tim .6 :6-8). Nous sommes ici bien loin de la pyramide des besoins de Maslow ! Paul se réfère aux besoins élémentaires, ceux dont on a réellement besoin pour vivre.

Et de façon éloquente il dira :

 9 Quant à ceux qui veulent amasser des richesses, ils tombent dans la tentation, dans le piège, dans une foule de convoitises insensées et funestes, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition.  10 Car la racine de tous les maux, c'est l'amour de l'argent. Pour s'y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont transpercé l'âme de tourments sans nombre.

Odunê qui est traduit par « tourment » ici décrit une douleur, une détresse, une agitation mentale profonde, caractéristique de celui qui ne connaît pas la paix. En d’autres termes l’idée de Paul ici est que l’insatisfaction qui se caractérise par la recherche effrénée de la richesse est à la base (la racine) de nos fréquents stress et de nos dépressions. Son antidote est LE CONTENTEMENT

14 décembre 2012

Laisser Dieu prendre les devants

Bien des fois, convaincu de la justesse d’une action et certainement confiant en sa solide formation, il avait essayé de prendre les devants. Mais cela s’était souvent  terminé par l’augmentation des peines et des souffrances. Au tout début, il tua un homme pour en défendre un autre (Ex.2 :12-15) ; il ne récolta même pas la discrétion et la sympathie de celui qu’il avait essayé de protéger et une période d’errance et de difficultés s’en était suivie.

Une autre fois, dans un plan totalement inverse à celui du début et cette fois là discutant de son appel avec Dieu, il avait encore fait fixation sur sa personne en essayant de relever ses incapacités, son incompétence et son manque de légitimité (Ex 3:11, 13, 4:1, 10, 13). Il avait peiné à reconnaître que le projet de délivrance des enfants d’Israël étant celui de l’Eternel, la puissance qui serait en action était celle du Créateur. En essayant de faire un zoom sur son handicap, il avait oublié qu’il était en face de l’Eternel qui crée et fait fonctionner l’être humain (Ex.4:11-12), ses organes avec!  Croyant à tort et de façon étriquée que c’est lui (!) tout seul qui serait l’acteur principal, Dieu lui rappela que ses projets nécessitent toujours la collaboration (Ex.4 :14-16).

Cet homme, Moïse, nous représente bien. Comme un miroir, il étale devant nos yeux ces moments où nous essayons de prendre le lead ; ces temps où nous essayons inopportunément de conduire les choses à notre manière—bien que parfois ce soit même pour les bonnes causes. Nous essayons de nous mettre sous les projecteurs, de nous attirer la gloriole ! En sens inverse, nous essayons souvent de nous mettre au centre : en focalisant l’attention sur notre personnalité, en s’apitoyant sur notre sort et geignant sur nos limites ou même en essayant de faire pitié !

Mais ce Moïse nous symbolisant, étrangers aux choses de Dieu, est différent de celui que nous observons des années plus tard : très à l’aise dans sa relation et ses conversations avec Dieu. Moïse est l’un de ces rares individus dont l’amitié avec Dieu est explicitement mentionnée.

L’épisode après l’idolâtrie des israélites au pied du Sinaï illustre bien la nouvelle dimension de la relation de Moïse et Dieu. Il est dit : «L'Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. » (Ex. 33:11). Au cœur de cet épisode se trouve la déclaration de confiance de Moïse face à la promesse de Dieu. Moïse semble avoir grandi dans sa vision de Dieu.

Observons avec intérêt ce qui se dit aux versets 14 et 15 d’Exode 33. «L'Éternel répondit: Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai du repos. Moïse lui dit: Si tu ne marches pas toi-même avec nous, ne nous fais point partir d'ici.» En réponse à l’Eternel qui lui donne la promesse d’être avec lui, Moïse reprends les mêmes mots de Dieu pour dire que si cela n’est pas fait, la suite du voyage n’est tout simplement envisageable.

A ce niveau, je voudrais mettre en exergue le fait que la richesse de langage dans ces versets offre des possibilités multiples de traductions, élargissant ainsi notre champ de compréhension. Une possibilité de traduction serait « l’Eternel dit : ma face ira/marchera (avec toi) et je te donnerai du repos ; alors il lui dit : si tu ne vas/marche (avec nous), ne nous fais pas monter d’ici » Le terme hébreu « paneh » peut en effet signifier face, front ou devant. Mais certains ont vite saisi le sens que la face ici signifierait la présence ou la personne même de Dieu. Dieu est donc en train de garantir à Moïse qu’il sera avec lui, que sa présence ne lui ferait pas défaut, et Moïse met l’accent sur l’absurdité ou l’impossibilité d’un voyage sans Dieu !

Mais le texte offre encore plus de possibilités. Le verbe (hlk) employé par les deux interlocuteurs pour signifier aller ou marcher en conjugaison avec « paneh » peut donner le sens d’aller devant. Dans ce sens, la traduction grecque de l’AT a d’ailleurs traduit « hâlak » par « proporeuomai » (aller au devant, précéder, etc.).

Ce qui se dégage de tout ce qui précède est que Dieu et Moïse sont dans une conversation où l’un dit à l’autre qu’il sera à ses devants et l’autre accepte au point de dire que sans cette possibilité, il serait mieux que le peuple ne bouge même pas d’un pouce !

Moïse accepte que Dieu prenne les devants, c’est la condition pour trouver le repos ! Le moins que l’on puisse dire, quand on se réfère à l’époque où Moïse voulait lui-même prendre les choses en main, est que non seulement sa compréhension aussi bien de Dieu que de sa propre personne a évolué, mais aussi que sa relation avec Dieu a grandement progressé ! Puisse cet autre Moïse être notre miroir, symbole de la relation avec Dieu qui peut progresser. Puisse-t-il nous inspirer à laisser Dieu faire ; à le laisser prendre les devants et tenir les rênes de notre vie et de la destinée du monde.

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